Macroéconomie 2
Introduction
Le cours de Macroéconomie 2 aborde le sujet des fluctuations économiques de court terme, un sujet toujours d’actualité. L’origine de ces modèles remonte à la Grande Dépression des années 1930 et à l’inefficacité de la politique économique classique pour résoudre les problèmes de chômage élevé et de baisse de revenu. Il est important de noter que ce cours se concentre sur le court terme.
Ainsi, nous essayerons d’expliquer les changements économiques qui interviennent pendant des périodes courtes : quelques années au maximum. Par exemple, la crise économique liée à la COVID-19 a duré du quatrième trimestre de 2019 jusqu’au deuxième trimestre de 2020 d’après l’Association Française de Science Économique. Le schéma ci-dessous montre d’autres exemples de récessions économiques (avec les barres) qui ont eu des durées différentes. La gravité de chaque récession est également différente : celle liée à la COVID-19 a entraîné une chute du PIB trimestriel d’environ 15%, une forte augmentation du chômage partiel (34% des travailleurs au pic de la crise) et, en neuf mois, l’économie française avait perdu 305 000 emplois. Durant la crise de 2008-2009, le taux de chômage aux États-Unis a augmenté de 40,7% à 10,0%, avec une baisse importante du PIB. Aussi, il est naturel que les économistes cherchent à expliquer les récessions et à y proposer des solutions pour en sortir avant et réduire leurs effets. Dans ce cours, nous étudierons les modèles :
- IS-LM
- Mundell-Fleming
Bien entendu, aucun modèle ne permet de prévoir les crises économiques de manière précise, mais ils mettent en lumière les diverses actions que les gouvernements peuvent entreprendre pour les gérer. Nous examinerons également des exemples concrets de politiques et illustrerons les débats politiques qui les accompagnent.
À propos des cycles économiques (business cycle)
Le PIB est l’indicateur économique qui mesure le revenu total et les dépenses totales dans une économie. Comme il résume toute l’activité d’une économie, c’est normal de s’y intéresser davantage. En France, le taux moyen de croissance du PIB était de 2,26% entre 1949 et 2024.
En plus, les effets d’une récession économique se montrent différemment dans les composants du PIB : l’investissement et beaucoup sont plus sensibles au cycle économique, et donc, volatil, que la consommation. En effet, lors d’une récession, la réponse des ménages à un niveau de revenu plus bas est une réduction dans leur consommation, mais la diminution des dépenses en équipements, infrastructure, maisons, etc. est plus importante.
Finalement, les récessions affectent aussi le taux de chômage, avec une diminution du nombre de postes vacants inférieurs. Autrement dit, vu que la production diminue, les entreprises ont moins besoin de travailleurs et il devient plus difficile de trouver un travail. En conséquence, on devrait s’attendre à une relation négative entre le PIB et le taux de chômage : c’est la loi d’Okun.
Prédire une crise?
Enfin, le gouvernement (et d’autres parties) s’intéressent à prédire les fluctuations de court terme pour anticiper les crises. Le gouvernement est particulièrement concerné car :
- L’environnement économique détermine les recettes et dépenses
- Le gouvernement peut affecter l’économie avec ses instruments de politique monétaire et budgétaire.
Les indicateurs leading sont des variables qui ont tendance à fluctuer en avance du PIB, indiquant, en partie, son comportement futur. Aux États-Unis, un indice avec dix séries sert à prédire l’évolution du PIB avec un avance d’entre six et neuf mois. La liste inclut :
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Nombre moyen d’heures en manufacture
Plus d’heures travaillées indiquent que les entreprises demandent aux travailleurs plus d’heures de travail parce que la demande est forte. Cela indique que les entreprises vont augmenter la production.
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Nombre moyen de nouveaux chômeurs
C’est la contrepartie à l’indice antérieur. Un nombre de chômeurs plus important signifie une réduction de la production.
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Ordres d’achat pour biens de consommation et matériel
C’est une mesure directe de la demande des consommateurs.
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Ordres d’achat des entreprises, excluant aviation et défense
Cette série indique que les entreprises augmentent leur investissement.
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Ordres d’achat ISM
Indice de l’Institute for Supply Management, similaire à l’indice antérieur.
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Permis de construction de maisons
Aux États-Unis, la construction de maisons est un élément assez volatil dans le PIB. Plus de permis de construction indique une augmentation de l’activité économique.
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Index de bourse
Reflet les expectations de la bourse : les investisseurs achètent des titres quand ils pensent que les entreprises offriront des profits. Une augmentation boursière indique que les investisseurs croient que l’économie s’accroîtra.
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Indice de prêts
Quand les conditions d’emprunt se détériorent, cela prédit une réduction de la consommation, de la production et du travail.
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Écart de taux d’intérêt
Indique les prévisions du marché pour le taux d’intérêt. Un écart grand entre le taux à 10 ans et celui à 1 an indique une possible augmentation du taux d’intérêt. Comme le taux d’intérêt augmente avec l’activité économique, un grand écart signifie une augmentation du PIB.
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Les attentes moyennes des consommateurs
Mesure l’optimisme des ménages à propos des conditions économiques futures.