Maladies et developpement
Maladies et développement: Andersen, Dalgaard et Selaya (2016)
Un des traits fondamentaux qui détermine le passage de l’époque post-Malthusienne à l’époque moderne est l’apparition du “quality-quantity trade-off”, c’est-à-dire, le fait que les familles décident d’avoir moins d’enfants mais d’investir dans leur éducation, avec des conséquences pour l’amélioration de la technologie. Pour tant, les pays qui, pour une raison ou une autre, sont entrés plus tôt dans l’époque moderne, jouissent d’un avantage comparatif grâce ã une plus intense accumulation de capital humain. Enfin, toute raison qu’incite à investir dans l’éducation générera une disparité économique. Et, au sens contraire, les raison retardant le trade-off génèrent un retard économique, car elles préviennent l’accéleration de la croissance technologique et, pour tant, économique.
Andersen, Dalgaard et Selaya (2016) proposent d’étudier les maladies comme une raison retardante du quality-quality trade-off.
Rendement de l’éducation, cataractes et croissance économique
L’investissement dans l’éducation est, après tout, comment n’importe quel autre investissement et ce que le détermine est le rendement espéré. Or, le rendement depend, entre autres choses, du temps pendant lequel l’inversion est productive. Pour l’éducation, la dimension temporelle de l’investissement est liée à l’espérance de vie et à certaines maladies qui déprécient sa valeur. L’article d’Anderset et al. se porte sur les maladies oculaires, et en particulier, sur les cataractes. Généralement, on associe les cataractes à un âge avancé, et donc, elles sembleront ne pas influir sur le rendement de l’éducation car elles se manifestent à la fin de la vie. Par contre, études ophtalmologiques montrent qu’on peut perdre jusqu’à 14 ans de travail à cause des cataractes.
Finalement, les auteurs s’appuient sur le fait que l’exposition au rayonnement ultraviolet (UV) augmente la probabilité de souffrir cataractes. Ce type de rayonnement est beaucoup plus intense proche de l’équateur.
Prédictions et validation
Andersen, Dalgaard et Selaya (2016) prédisent que l’exposition au UV affecte:
- La transition démographique:
- Dans les régions avec plus de rayonnement UV, le rendement de l’éducation est inférieur à cause des cataractes.1
- Pour tant:
- Le UV devrait être corrélé avec l’année de la transition de fertilité,
- L’effet du UV devrait être nul en époque Malthusienne car personne n’investissait pas en éducation,
- Le UV devrait être corrélé avec le niveau d’activité économique en époque moderne,
- Le UV devrait être corrélé avec l’investissement en éducation.
Les auteurs utilisent données de Reher (2004) pour calculer l’année de la transition de fertilité pour chaque pays. Rappelons que le rayonnement UV diminue le rendement de l’investissement en éducation et, pour tant, retarde la réduction de fertilité. Ainsi, le rayonnement UV devrait être positivement corrélé avec l’année de transition.
Ensuite (Colonne 6) comment, en effet, une transition de fertilité plus tardive est associée avec moins de revenu per capita pendant l’année 2004. La deuxième prédiction est aussi vérifiée: en époque Malthusienne, le rayonnement ultraviolet n’avait pas d’effet sur la densité de population.2 Par contre, en époque moderne la relation est telle que prévue: plus de rayonnement UV est associé avec une diminution du revenu per capita.
Enfin, les auteurs valident leur hypothèse à propos du lien entre le rayonnement UV et l’éducation. Ainsi, vu que dans les régions qui plus rayonnées la valeur du capital humain et l’éducation sont inférieurs, le niveau éducatif devrait être aussi inférieur.
-
L’exposition au rayonnement UV augmente aussi la probabilité de souffrir certains types de cancer. Néanmoins, les auteurs considèrent que les adaptations génétiques (pigmentation de la peau, par exemple) neutralisent l’effet sur les investissements en éducation. ↩︎
-
Il faut se rappeler qu’en époque Malthusienne, la densité de population est la variable qui explique le niveau de développement; et non le revenu per capita. ↩︎